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Miser sur les 50 ans et plus pour pallier la pénurie de travailleurs

Sur le marché du travail, 21 % des travailleurs sont âgés de 55 ans et plus. Peut-on faire mieux? Les travailleurs expérimentés pourraient faire partie de la solution à l'importante pénurie de main-d'œuvre que connait le Québec.

Roger Paquet a 64 ans. Il est encore loin de la retraite. Depuis trois mois, il travaille chez IGA Baril à Shawinigan. Et il adore son travail. «Je n'ai pas l'intention de m'asseoir sur mon fauteuil l'après-midi», a-t-il lancé jeudi en entrevue avec TVA Nouvelles.

«Ça ne m'intéresse pas! Ici, j'ai un horaire de travail qui me convient parfaitement. Je commence à 10 h le matin et à 16 h ou 17 h, je peux avoir fini», a-t-il dit.

La propriétaire du IGA Baril, Séléna Baril, a pris le virage 50 ans et plus et ne regrette absolument pas sa décision.

«Les milléniaux qui arrivent actuellement sur le marché du travail ont pratiquement les mêmes exigences que les retraités et les gens de 50 ans et plus, relativement aux horaires de travail et aux conditions de travail. Par contre, au niveau de l'expérience de travail, de l'attitude, du savoir-être, on n'a pas besoin de les former. Et au niveau du service à la clientèle, souvent, c'est extraordinaire», a-t-elle raconté.

Pourtant, selon la professeure Diane-Gabrielle Tremblay de l'École des sciences de l'administration de l'université TÉLUQ, bon nombre d'employeurs hésitent encore avant d'embaucher du personnel de plus de 50 ans.

«Plusieurs personnes considèrent que les personnes plus âgées vont être moins productives, vont avoir peur du changement, etc. En fait, moi je constate que dans le secteur des services, les personnes plus âgées ont une expérience, sont souvent plus productives, plus performantes, vont rester plus longtemps avec l'organisation», a indiqué Mme Tremblay.

Un des problèmes majeurs chez IGA Baril était la livraison. Les clients se plaignaient du service, de sa rapidité et les véhicules étaient souvent brisés. On a mis M. Paquet aux livraisons et le problème a été réglé.

«Je ne veux pas me péter les bretelles, mais ça va avec la passion et l'expérience d'avoir déjà fait ce travail-là», a-t-il dit, sourire en coin.

En Mauricie, 2800 emplois sont présentement à combler. Une centaine de personnes de différents milieux se sont réunies jeudi à Trois-Rivières pour justement trouver des façons de convaincre les baby-boomers et les employeurs d'exploiter les ressources de plus de 50 ans.

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